Le pirarucu Arapaima gigas (pisces, osteoglossidae) : biologie, écologie et exploitation

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Summary

L’Amazone et ses affluents hébergent pratiquement un dixième de la biodiversité mondiale des poissons d’eau douce et la plupart des 2000 à 2500 espèces qui peuplent ces fleuves demeurent peu ou pas connues. Le pirarucu Arapaima gigas (Cuvier, 1829) est l’une d’entre elles. Également nommé pirosca au Brésil, bodeca lorsqu’il est jeune, et El Paiche au Pérou, c’est un des plus grands poissons d’eau douce connus puisque des exemplaires pesant plus de 200 kg et mesurant jusqu’à 3-4 mètres sont parfois capturés (Bard et Imbiriba, 1985 ; Queiroz, comm. pers.). Même s’il est très présent dans la mythologie et les légendes amazoniennes, ce n’est qu’à la fin des années 1930 que le pirarucu a commencé à être étudié scientifiquement, par De Oliveira (Fontenelle, 1952). Vinrent ensuite les travaux de Fontenelle (1952) puis ceux de Bard et Imbiriba (1985). Espèce de haute valeur commerciale, il est la cible privilégiée d’une importante activité de pêche extractive. À la fin du siècle dernier, 1200 à 1600 tonnes de pirarucu étaient débarquées chaque année sur le port de Belém (Barthem, 1995). Cette moyenne a chuté à 300 tonnes dans la première moitié du XXe siècle (Menezes, 1951) et à moins de 50 tonnes en 1997 (IBAMA, 1998). Aujourd’hui, Arapaima gigas est une espèce menacée d’extinction et inscrite en annexe 2 de la convention internationale sur le commerce des espèces menacées (CITES). Sa pêche est interdite dans certains états amazoniens, notamment au Tocantins et en Amazonas, mais en dépit des mesures de préservation, de nombreux auteurs pensent que la seule manière de sauver l’espèce consiste désormais à mettre en place une activité de production qui serait capable d’approvisionner les marchés nationaux et étrangers, et de répondre à la demande sans cesse croissante pour ce poisson. Bien que carnivore, cette espèce présente en effet des caractéristiques favorables à son élevage, qui permettrait de soulager la pression de pêche à l’encontre des stocks naturels. C’est effectivement un poisson qui grossit très rapidement, jusqu’à 10 kg par an, et qui supporte parfaitement des environnements mal oxygénés grâce à la faculté qu’il possède de respirer l’air atmosphérique.

Creator
DABBADIE Lionel.
Publisher
Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD).
Language
French
Media
Document
Keywords provided by editors
PISCICULTURE, AQUACULTURE, POISSON, BIOLOGIE, ESPECE MENACEE.
BIO-PLATEAUX topics
Monitoring of fishery resources and aquatic biodiversity
Key issue
Uses (agriculture, fishing, industry, tourism and leisure, hydroelectricity, transport)
Countries
France