Pertinence du réaménagement de la Pointe Dupuy, des Marais Lambis et Choisy en zone de stationnement des Limicoles et Anatidés migrateurs

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Summary

Trois sites du Grand Cul-de-Sac Marin, « Marais Lambis», « Marais Choisy » et « Pointe Dupuy » » étaient traditionnellement des sites utilisés pour la chasse des limicoles et dans une moindre mesure des canards. Ces sites, depuis la création de la Réserve, subissent beaucoup moins l’action de l’homme et ont tendance à se refermer. Amazona a été chargée par le Parc de réaliser une étude sur la pertinence de la réouverture de ces sites pour favoriser l’accueil des oiseaux d’eau migrateurs chassables et non chassables. Cette étude montre les lacunes importantes en termes de connaissances des tableaux de chasse en Guadeloupe. C’est un manque préjudiciable à une bonne gestion des espèces. Si du seul point de vue de la conservation des limicoles, il pourrait être utile que le Parc National de la Guadeloupe engage des travaux à cette fin, les substantiels frais de réaménagement puis d’entretien des sites laissent à réfléchir puisque la capacité d’accueil de ces sites ne justifie peut-être pas de tels frais. Cette conclusion est étayée par : - le faible nombre, rapporté à la population, d’oiseaux en transit sur les grands sites humides de Guadeloupe non chassés, - le très grand réseau de zones humides existant déjà sur le Grand Cul-de-Sac Marin et plus généralement en Guadeloupe où les échanges d’individus se font très rapidement, - les désavantages à créer des voies d’accès dans un massif de mangrove relativement monobloc, pouvant favoriser notamment une minorité d’irréductibles braconniers, - la création du barrage de Gaschet (propriété du Conseil Général) qui s’étend sur une superficie d’une centaine d’hectares, qui à l’origine était interdit à la chasse mais par la force des choses est finalement devenu la seconde zone la plus chassée en Guadeloupe pour le gibier d’eau, - la quasi absence d’espèces patrimoniales nicheuses de marais qui auraient pu être avantagées par la création de ce genre de milieux. Mais dans un contexte où l’ensemble des utilisateurs et des défenseurs des milieux sont censés trouver des accords consensuels, le Parc National de Guadeloupe pourrait malgré tout décider de la réalisation de tels aménagements. Il serait alors souhaitable que ceci s’accompagne, de la part des chasseurs, d’une nécessaire déontologie lors de la chasse de ces oiseaux. Enfin, nous ne pourrions occulter la dimension sociologique de la présence de ces oiseaux en Guadeloupe. Lorsque l’on évoque le terme «limicoles», les premiers bénéficiaires auxquels l’on pense sont bien évidemment les chasseurs alors qu’ils ne représentent qu’environ 0,5% de la population. Il ne faudrait cependant pas oublier qu’il existe aussi ici des ornithologues passionnés par ces espèces et même plus généralement un grand public de plus en plus avide de découverte de son patrimoine naturel. Nous demandons donc à tous les partenaires d’œuvrer ensemble pour une meilleure gestion de ces espèces afin que le plus grand nombre puisse en bénéficier.

Creator
LEVESQUE Anthony.
Publisher
AMAZONA.
Language
French
Media
Document
Keywords provided by editors
OISEAU, MARAIS, AMENAGEMENT, MANGROVE, CHASSE.
BIO-PLATEAUX topics
Observation of aquatic environments (environmental monitoring), Planning of water resources and biodiversity, Watershed committees
Key issue
Water and environment (water cycle, ecosystems, protection of resources, etc.)
Created
Countries
France