Le lundi 1er février 2021, les Ambassadeurs Antoine Joly et John Harold Kolader ont paraphé une version définitive du document qui vient conclure les négociations autour de la frontière entre la France et le Suriname sur le Maroni et la Lawa. Cet accord doit maintenant être signé par les deux gouvernements, pour être ensuite ratifié par les parlements respectifs.
Il s’agit d’une avancée historique pour les deux pays, qui parachève le travail conjoint des négociateurs sur plusieurs années. Elle permet de disposer aujourd’hui d’une vision claire et numérisée du tracé de la frontière sur les parties aval et médiane du bassin versant transfrontalier, de l’embouchure à Antecume Pata. Les discussions ont porté sur quelques 950 îles, et ont suscité la mise en place de relevés sur le terrain, puis d’une réflexion conjointe pour aboutir à l’identification de la souveraineté s’appliquant sur chacune d’entre elles.
En effet, l’histoire diplomatique de la région, et notamment l’Arbitrage du Tsar russe de 1891, qui privilégia la Lawa comme délimitation physique de la frontière au détriment de la Tapanahoni, n’avait pas permis, jusqu’à aujourd’hui, de résoudre l’incertitude sur la nationalité de ces îles, en particulier sur la portion du fleuve entre l’île Stoelman et Antecume Pata. La zone sud du territoire, située en amont de cette portion (dès la confluence entre le Litani et le Marouini), fait encore l’objet de négociations entre les deux pays.
La signature officielle de l’accord permettra également l’annonce d’une Déclaration sur la coopération transfrontalière, qui viendra dynamiser les échanges. Dans une logique de long terme, ce rapprochement doit favoriser le développement économique et social, tout en sécurisant la circulation des biens et des personnes. Il permettra d’encourager le tourisme, promouvoir la défense d’un écosystème exceptionnel et faciliter l’arrêt de l’orpaillage illégal, annoncé par les deux gouvernements.
Le projet BIO-PLATEAUX salue cette remarquable nouvelle, annonciatrice d’un renforcement de la coopération sur la gestion des ressources en eau entre le Suriname et la Guyane française.
Crédit photo CTG