Les enjeux de l’eau, de la biodiversité aquatique et de la coopération transfrontalière à la COP 27

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La 27e Conférence des Parties (COP) à la Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique s’est tenue du 6 au 18 novembre 2022 à Charm el-Cheikh en Égypte.

Témoignant du  « rôle essentiel de la protection, de la conservation et de la restauration des réseaux hydrographiques et des écosystèmes liés à l'eau dans la fourniture d'avantages et de co-avantages d'adaptation au climat, tout en garantissant des garanties sociales et environnementales », l’eau et les écosystèmes d’eau douce apparaissent pour la première fois dans la décision finale d’une COP.

Par ailleurs, les conséquences des évènements extrêmes toujours plus fréquents et intenses, pour lesquels l’eau occupe une place centrale (sécheresses, inondations) ont été au cœur des débats. La COP a permis une avancée significative autour du dossier des pertes et dommages à destination des pays les plus vulnérables, avec la création d’un fonds sur ce sujet. Les modalités précises pour la mise en œuvre de ce dernier restent à établir.

 

L’eau, un atout pour développer des solutions fondées sur la nature sur le plateau des Guyanes

Pour sa part, conformément à sa mission, le projet BIO-PLATEAUX a promu les enjeux liés à la gestion transfrontalière des ressources en eau, en particulier sur le Plateau des Guyanes. Le projet été mentionné à diverses opportunités, notamment les 14 (journée sur l’eau) et 15 Novembre 2022 (journée sur les solutions fondées sur la nature).

Les conséquences du changement climatique n’épargnent pas le plateau des Guyanes. Pour autant, comme l’a rappelé dans une présentation à distance M. Patrick Lecante, Président du Comité de l’Eau et de la Biodiversité de la Guyane française et maire de Montsinéry-Tonnégrande, la richesse des écosystèmes aquatiques offre des atouts exceptionnels pour y faire face. Les zones humides et mangroves constituent des puits de carbone, des zones tampons lors des crues ou contre la hausse du niveau des mers, et sont capables de filtrer les pollutions.

L’autre atout de ce territoire est qu’il est encore relativement préservé à l’échelle du reste du monde. Il constitue en cela un lieu de référence pour des chercheurs du monde entier, qui leur permet de mieux comprendre comment se comportent des fleuves et des écosystèmes aquatiques relativement épargnés par les pressions humaines. C’est aussi un territoire où des peuples ont construit une relation tout autre à la nature. Leur savoir ancestral et leurs modes de vie poussent à s’interroger sur les modèles dominants et à se réinventer, pour faire avec la nature plutôt qu’à ses dépens.

 

Les fleuves du Maroni et de l’Oiapoque, deux artères vitales, font face à des pressions croissantes

La gestion des bassins versants du Maroni et de l’Oyapock situés sur le plateau des Guyanes passe par une bonne connaissance partagée des ressources en eau et des pressions auxquelles elles font face, comme l’a rappelé M. Eduardo Correa Tavares, Secrétaire d’ Etat à la planification de l’Etat d’ Amapa au Brésil dans une session de haut niveau sur les solutions fondées sur la nature en présence de Mme la Secrétaire d’Etat française à l’écologie Bérangère Couillard et Mme Florika Fink-Hooijer, directrice générale de l'environnement à la Commission européenne.

L’explosion démographique implique de nombreuses conséquences directes ou indirectes sur les fleuves et les populations, dans un contexte d’accès limité aux services essentiels. Par ailleurs, sur ces bassins versants, la pression de l’orpaillage illégal est croissante, et les changements climatiques viennent s’additionner à ces défis sur la qualité des milieux aquatiques. 

 

Des réponses communes pour des défis partagées

Les fleuves du Maroni et de l’Oiapoque sont des bassins de vie qui rassemblent plutôt que des frontières qui séparent, et les solutions pour faire face à ses défis ne peuvent pas être décidées chacun chez soi, sous peine de voir les efforts voués à l’échec. Eduardo Correa Tavares et Patrick Lecante ont rappelé l’importance du projet BIO-PLATEAUX en tant qu’instrument de dialogue entre les trois pays (Suriname, France, Brésil) qui partagent ces bassins versants. Un futur Observatoire sur ces fleuves permettrait de mutualiser les forces pour améliorer la connaissance, pour trouver les solutions adaptées et les mettre en œuvre afin de protéger les peuples et l’environnement exceptionnels de cette région du monde. 

 

Lien vers les sessions pertinentes sur le site du Réseau International des Organismes de Bassin (RIOB)

https://www.inbo-news.org/en/events/united-nation-climate-change-conference-cop27

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